En 1980, la scène musicale était dominée par des genres variés. Un phénomène musical a toutefois marqué cette année : le reggae. Popularisé par des artistes comme Bob Marley et Jimmy Cliff, ce genre musical a également conquis la scène skinhead. Intriguant, n’est-ce pas ? En effet, les skinheads n’étaient pas seulement de fervents adeptes du punk, ils étaient également fans de reggae. Dans cet article, nous allons voyager dans le temps à la découverte de l’histoire de la musique skinhead, de la contre-culture qui a façonné ce mouvement et bien sûr, découvrir qui a entonné le célèbre morceau « Il faut danser reggae » en 1980.
A la racine du reggae : des mods aux skinheads
Pour comprendre l’attrait des skinheads pour le reggae, il faut remonter aux origines du mouvement skinhead. Nés au Royaume-Uni à la fin des années 60, les skinheads étaient à l’origine des hard mods, une génération de mods attirés par la culture jamaïcaine et sa musique : le ska, le rocksteady et bien sûr, le reggae. Le reggae, avec ses rythmes hypnotiques et ses paroles engagées, était la bande sonore de leur réalité de classe ouvrière. Dans ce contexte, des artistes comme Prince Buster, Trojan Records et d’autres ont marqué la scène du reggae.
De la culture skinhead au reggae
La culture skinhead était plus qu’un simple mouvement de jeunesse. C’était une forme de contre-culture qui a émergé en réaction aux conditions de vie de la classe ouvrière britannique. Les skinheads étaient des champions de l’authenticité, de l’honnêteté et du travail acharné. Le reggae, avec sa cadence lente et ses paroles de résistance, correspondait parfaitement à leur état d’esprit. Des chansons comme « Skinhead Moonstomp » du groupe Symarip ou « Skinhead a Bash Them » de Claudette & The Corporation étaient des hymnes pour cette génération de skinheads.
Le reggae chez les skinheads dans les années 80
Au tournant des années 80, la scène musicale skinhead s’est diversifiée. Le Oi !, un sous-genre du punk rock, est devenu populaire parmi les skinheads, avec des groupes comme Cockney Rejects et The Business. Malgré cela, le reggae a continué à jouer un rôle important dans la culture musicale skinhead. Le reggae roots, le dub et le dancehall ont notamment séduit les skinheads. C’est dans ce contexte qu’un morceau de reggae français a fait sensation en 1980.
Il faut danser reggae : un succès inattendu
C’est en 1980 que la célèbre chanteuse Dalida a entonné le morceau « Il faut danser reggae ». Ce titre mêlant rythmes disco et reggae a fait vibrer le monde entier et a trouvé un écho surprenant chez les skinheads. Ils ont embrassé la chanson avec enthousiasme, voyant en elle une expression joyeuse de leur amour pour le reggae. Dalida, avec « Il faut danser reggae », a réussi à connecter des univers musicaux différents, et de façon surprenante, à trouver sa place dans le cœur des skinheads.
Finalement, « Il faut danser reggae » est plus qu’une simple chanson populaire des années 80. Elle est aussi un symbole de la manière dont la musique peut transcender les frontières et les préjugés. Les skinheads, connus pour leur amour du punk et leur apparence agressive, ont embrassé un morceau de reggae français, prouvant que la musique est vraiment un langage universel. Que cela nous serve de leçon : ne jugez jamais un livre à sa couverture, ni un skinhead à sa crête.